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Le dilemne de Thomas Carlile

Le dilemne de Thomas Carlile
Thomas Carlile, cavalier international français de concours complet a vendu son cheval Tenareze pour faire tourner son écurie © L Launay/FCE

Être cavalier de haut niveau n’a rien d’une sinécure. Le cavalier international français de concours complet, Thomas Carlile, vient de nouveau de le vérifier. Double vainqueur en 2013 du championnat du Monde des chevaux de 6 et 7 ans au Mondial du Lion (photo), il a de nouveau remporté l’épreuve des 7 ans en 2014 avec son cheval Tenareze, qui s’était déjà illustré en s’adjugeant le CIC 2* de Saumur en mai. L’étalon anglo-arabe est l’un des très rares chevaux à avoir réalisé le doublé (avec Galan de Sauvagère et Joker d’Herby sous la monte de Nicolas Touzaint). Des qualités qui n’ont visiblement pas échappé à l’Anglais Harry Meade (le fils de Richard, médaillé d’or en concours complet aux jeux Olympiques de Munich en 1972) qui s’en est porté acquéreur. Thomas Carlile n’a pas hésité très longtemps devant la proposition qui lui était faite, « en raison de la nécessité économique du fonctionnement de son écurie ». Le prix est resté secret (on parle d’environ 300 000 euros). Rappelons qu’Harry Meade a vécu un drame aux JEM de Caen puisque son cheval Wild One s’est effondré à l’arrivée du cross (le cheval était, dit-on, assuré – pratique courante outre-Manche –, ce qui aurait permis au cavalier anglais d’acheter Tenareze).

Cette acquisition illustre la difficulté de concourir à haut niveau et en complet. La discipline est exigeante (avec le même cheval, le cavalier doit faire une épreuve de dressage, une de cross et une de CSO), elle intéresse peu les propriétaires (les chevaux ne peuvent pas s’aligner toutes les semaines, les meilleurs ne participent qu’à cinq à six épreuves par an), elle coûte cher à organiser en termes d’infrastructures et de sécurité (un concours 3* ressort au moins à 500 000 euros) et n’offre que
peu de gains. Lorsqu’on fait le bilan financier d’un cheval de complet de premier plan, il est souvent positif de seulement quelques milliers d’euros.


Pour toutes ces raisons, le complet doit trouver un autre modèle économique (le développement du cross indoor est une piste à suivre) et attirer des investisseurs.