Confidences

Virginie Coupérie-Eiffel : "le coeur de Paris va battre au rythme du cheval"

Virginie Coupérie-Eiffel : "le coeur de Paris va battre au rythme du cheval"
Virginie Coupérie-Eiffel sur ses terres bordelaises à Bacon © Gilles Bensimon

Pour les hommes de chevaux dans leur acception la plus large, il est des anniversaires que l’on ne pouvait sans nul doute pas mieux fêter, mieux rêver. Pour les 125 ans de la Tour Eiffel (elle fut inaugurée le 31 mars 1889), le Champ-de-Mars va recevoir, en effet, pendant trois jours (du 4 au 6 juillet) les meilleurs cavaliers du monde de CSO dans le cadre du Global Champions Tour (GCT) et ses épreuves labélisées cinq étoiles, c’est-à-dire les plus difficiles et les mieux dotées. Pour le profane, le GCT est un circuit de quatorze étapes – dont la finale se joue à Doha au Qatar – , fondée par l’ancien grand cavalier de cette discipline et aujourd’hui homme d’affaires, le Néerlandais Jan Tops, qui rassemble les quarante meilleurs cavaliers. Plus encore, c’est, d’une certaine manière, un retour aux sources pour l’un des plus beaux lieux de Paris. A-t-on oublié qu’entre le Champ-de-Mars et le cheval, c’est une vieille histoire ? A-t-on oublié que ce lieu, alors Champ-de-la-Réunion, fut le théâtre de joutes hippiques lors de la fête du 10 thermidor de l’an IV (28 juillet 1796) ?  [...] H. R.

Les chevaux, chez vous, relèvent assurément d’un atavisme familial ?

On n’échappe pas à ses premières années. Le cheval, je suis née dedans. Ou on y adhère ou on rejette tout. À la maison, au château de Bacon, notre fratrie comme celle de nos cousins vivaient et pensaient “cheval” du matin au soir. C’est ainsi que cette passion m’a gagnée.

Cet état d’esprit m’a été transmis par mon père, qui le tenait lui-même de son propre père Aurélien qui s’était lancé dans l’élevage et dans la production de vins. C’était ce qu’on appelle un homme de cheval, un titre qui résume tout et sans lequel il n’est pas de cavalier complet c’est-à-dire un connaisseur hors du commun de la chose équine, un instructeur, un cavalier hors pair jusqu’au goût pour une implication dans l’équitation sportive de haut niveau. L’idée de son équitation était d’abord celle du respect, de la compréhension du cheval à une époque où, reconnaissons-le, l’enseignement dans les clubs reposait encore souvent sur l’idée d’instaurer un rapport de force avec l’animal !

Avec mon père, j’ai franchi plus vite les étapes, ce qui ne veut pas dire que c’était un enseignant facile; il avait l’art de nous faire monter des chevaux difficiles. Et il avait raison : il n’y a rien de mieux que ces chevaux-là pour vous faire ressortir tous vos défauts, donc indirectement vous faire progresser. [...]

Et l’élevage ?

Bacon est le fief Coupérie pour cette raison aussi. Chez nous, les chevaux formaient un tout, à commencer par l’élevage. Dès l’adolescence, je savais – presque – tout du travail des champs, de la qualité de tel ou tel herbage, de telle ou telle parcelle et même mener sans problème un tracteur ! [...]  Notre élevage c’est encore aujourd’hui 60 chevaux à domicile, des naissances de poulains et qui porteront avec brio le nom de Bacon sur les terrains du monde entier. [...]

Et vos plus beaux souvenirs équestres ?

Ce qui me vient à l’esprit, c’est aussi la relation avec des chevaux qui ont marqué ma vie. Mon premier poney Pompon, était tout pour moi. Je ne le quittais pas, je jouais avec lui, j’emmenais sur sa croupe ma petite soeur Coco. ...Lire la suite...