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Moins de licenciés

Moins de licenciés
Les femmes reprensentent 78 % des licenciés de la FFE © Catherine Fruhinsholz/Biosphoto/AFP

Le nombre des licenciés à la Fédération française d’équitation est en perte de vitesse ! De 706 000 licenciés en 2012, il est passé à 689 000 en 2014 et cette tendance devrait se confirmer cette saison. Ce (léger) décrochage intervient après trente ans de hausse ininterrompue ; la FFE reste toutefois la troisième fédération sportive la plus importante derrière le football et le judo.

 Comment expliquer ce phénomène ? L’explication la plus simple serait de mettre en avant la crise économique. Si l’on ne peut nier que monter à cheval a toujours un coût non négligeable et que la crise a forcément affecté les classes les plus modestes, elle « n’a qu’un rôle marginal dans la baisse », affirme Pascal Marry. Pour cet universitaire, instructeur, auteur de plusieurs études sur l’évolution de la sociologie de l’équitation française et chargé de suivre des dossiers techniques et pédagogiques pour la FFE, « nous sommes arrivés en effet à la maturité du marché ».

 Rappelons que c’est dans les années 1950 que les “clubs” sous forme associative ont vu le jour, quand a basculé l’équitation militaire vers le “civil”. Ce phénomène fut relayé dans les années 1980 par “l’effet poney” qui a provoqué un engouement chez les jeunes filles à qui était proposée autre chose que la danse. Jusqu’en 1987, date de la création de la FFE, le monde équestre était divisé en trois : les sports équestres, le tourisme équestre et les poneys. Aujourd’hui, 78 % des membres de la FFE sont des filles, 26 % ont moins de 12 ans, et les nouveaux adhérents (qui sont passés de 170 000 à 140 000) sont dans leur immense majorité des filles mais un peu moins qu’avant…

 Aussi, pour Pascal Marry, est-il temps de réfléchir à un « autre enseignement de l’équitation » pour tenter d’attirer de nouveaux adeptes, notamment les adultes ; avec, d’un côté, la pédagogie classique et les sports équestres et, de l’autre, les « autres cultures de l’équitation » (western, randonnée…). Cette question résume toute la difficulté de savoir si l’équitation est davantage un loisir qu’un sport et si l’on peut se passer du sport pour n’arriver qu’à une équitation de loisir… Une chose ne change pas : le cheval reste un animal vivant et il faut avoir un minimum de maîtrise pour monter et être prêt à faire quelques efforts… Les nouveaux équitants sont-ils capables de l’accepter ?