Confidences

Marwan Lahoud : “On ne négocie pas avec un cheval, on s’entend”

Marwan Lahoud : “On ne négocie pas avec un cheval, on s’entend”
Marwan Lahoud et sa femme Alix, aussi passionnée que lui ©Michel Chretinat

L’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : l’expression de Pascal n’aura jamais été aussi bien incarnée par Marwan Lahoud. Aujourd’hui directeur général délégué d’Airbus Group (ex-EADS), en charge de la stratégie et de l’international, cet ingénieur de l’armement français d’origine libanaise est un gargantua qui croque la vie avec appétit comme s’il s’agissait d’un bon festin. Brillant polytechnicien au physique impressionnant, il n’aime rien tant que résoudre des équations dans les avions pour se détendre. Né au Liban en 1966, il est très jeune plongé dans la culture française, à Bourges puis Castres, où il passe un an (la classe de troisième) dans la famille du colonel Cann (qui avait été en mission au Liban sous l’égide de la Finul). Mais chez les Lahoud, l’équitation n’a rien d’un sport et tout d’une passion. Père officier de cavalerie, il a été mis à cheval au berceau ou presque. Après une courte période d’interruption, il ne revient pour ne plus le quitter. Marwan Lahoud est aujourd’hui un cavalier. Et cela n’a rien d’une coquetterie lorsqu’on sait qu’il sort régulièrement en CSO (concours de saut d’obstacles), qu’il habite un haras dans les Yvelines au milieu d’une trentaine de chevaux, qu’il est propriétaire de chevaux de concours chez le cavalier de l’équipe de France Jérôme Hurel et qu’il est président de l’Association des cavaliers de saut d’obstacles français (Acsof). De sa passion et de l’évolution des sports équestres, Marwan Lahoud s’en ouvre à Jours de Cheval.

 Comment allez-vous depuis votre chute du mois d’avril ?
Je suis parfaitement remis et je remonte en concours. C’était une chute plutôt banale survenue lors du Grand National de Cluny. J’avais fini mes épreuves et je marchais un cheval avant de le remonter dans le camion. Il a fait un écart, j’avais dessanglé, un peu trop sans doute, et la selle a tourné. Bilan : huit côtes cassées et un poumon mal en point. Je suis resté douze jours couché sur le dos à l’hôpital de Mâcon avant de pouvoir rentrer chez moi.

Cette passion des chevaux, vous l’avez contractée au Liban ?
Je suis issu d’une famille chrétienne maronite de militaires officiers de cavalerie à Beyrouth, tous passionnés de chevaux. Mon oncle Victor a participé aux jeux Olympiques de Rome en 1960 et mon père fut élève à Saumur auprès du colonel Jean de Saint-André [écuyer en chef du Cadre noir de 1964 à 1972]. Très naturellement il y avait des chevaux à la maison et, tout aussi naturellement, l’on m’a mis à cheval. Cela ne s’est pourtant pas fait sans heurts car ces grands animaux m’effrayaient et puis j’ai peu à peu contracté le virus…

 C’était même une passion très littéraire au départ…
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