Antarès, équiper est un art
Depuis quinze ans, Antarès élabore et confectionne à Saintes des selles sur mesure. Avec un rare sens de la perfection. Comme ses casques, fabriqués ici, depuis 2008.
Presque imperceptiblement le paysage a changé depuis le Limousin. Discrètement, la Vienne a rejoint la Charente. Ici, autour de la petite route en direction de Saintes, des vignes moutonnent au sommet des collines. À l’horizon, plein ouest, la frange bleu vert des pins maritimes dissimule la plage blonde de la Grande Côte tapie devant l’estuaire de la Gironde sous les yeux du plus majestueux de nos phares, Cordouan. Mais notre périple d’aujourd’hui n’a pas pour but un pèlerinage au zoo de La Palmyre, ni même au centre équestre de Royan-Maine Gaudin… Dans les faubourgs de Saintes, la lecture des sept lettres d’Antarès, le nom porté par l’un des quatre chevaux de Ben-Hur, nous extrait de nos rêveries. Ce matin, nous avons rendez-vous avec l’un des plus célèbres selliers français. Du pas de sa porte, Xavier Lenrouilly, l’un des cinq fondateurs de la société en 2000, vient à notre rencontre.
Notre hôte tient à féliciter Jours de Cheval, pour sa qualité. Nous lui en savons gré. « Un magazine sur l’art de vivre autour du cheval manquait au milieu équestre en France. Où à l’instar des centres équestres, et à rebours de ce qui se pratique en Europe, on s’intéresse essentiellement aux jeunes cavaliers », constate-t-il.
« La compétition est notre leitmotiv depuis quinze ans », poursuit ce Normand passionné de sport en général (il a été marathonien et triathlète), de CSO et de concours complet en particulier. Pour bien comprendre ce qu’est Antarès, Xavier fait dans la périphrase : « Nous sommes quelque part des enfants d'Hermès, fiers d'êtres artisans d’art. Mais avant tout, Antarès est un équipementier sportif. » Un équipementier qui “fabriqua” sa première selle « sur une table de cuisine », voilà quinze ans. En 2003, Antarès sortit ses premiers accessoires – sangles et étrivières – et reçut le prix national de la Dynamique artisanale. L’année suivante, la manufacture compléta sa gamme avec une briderie « partiellement fabriqué en soustraitance », tient-il à préciser. Car l’intégralité des selles Antarès et les casques sont réalisés à Saintes. « Comme il va de soi pour une manufacture honorée du titre d’Entreprise du patrimoine vivant », souligne Xavier.
Au vrai, la collection des selles Antarès représente un ensemble extrêmement complet. Avec des modèles spécifiques destinés au CSO déclinés en double et mono-quartier, au cross, au dressage et à l’endurance ; des produits sur mesure entièrement fabriqués ici (six modèles juste pour l’obstacle et trois pour le dressage !). En complément, l’année dernière a été inaugurée la gamme Antarès Signature. Cette fois, il s’agit de prêt-à-porter. Si le ticket d’entrée passe à 2 700 euros au lieu de 3 300 euros, la nouvelle gamme facilite l’export et aussi le choix des clients en France. Car la trop grande précision du sur-mesure pouvait parfois « engendrer l’inquiétude du client et un frein à l’achat », précise Laura Wiciak, responsable du marketing et de la communication de la marque, en nous montrant « la bible » ou le guide technique de 99 pages réédité tous les six mois à destination des commerciaux de la marque...Lire la suite...