Élection Ingmar de Vos, nouveau président de la FEI
C’est fait ! Sans surprise, le 14 décembre à Bakou en Azerbaïdjan le Belge Ingmar de Vos a été élu à la tête de la Fédération équestre internationale (FEI), succédant à la princesse Haya de Jordanie, qui avait décidé, à la surprise générale, de ne pas se représenter après six ans de présidence. Avec 98 voix, Ingmar de Vos, qui était déjà le secrétaire général de la FEI, a largement devancé le Français Pierre Durand (21 voix sur les 132 nations affiliées). Rappelons que le premier président fut le baron du Teil en 1921 et, qu’avant la princesse Haya, l’infante Doña Pilar de Bourbon, après la princesse royale du Royaume-Uni Anne, dirigea la fédération.
Le nouveau président a de sérieux défis à relever. Au-delà des déclarations d’intention sur sa volonté de « développer ce sport, de le rendre plus beau et plus compréhensible », Ingmar de Vos doit redorer le blason de la FEI. On se souvient que la présidence de la princesse Haya a été soupçonnée de conflits d’intérêts parce qu’elle est la quatrième femme du cheikh Al-Maktoum (Dubaï), qui a été mêlé à plusieurs affaires de maltraitance dans l’endurance et de dopage dans l’une de ses écuries de courses en Angleterre (11 chevaux avaient été contrôlés positifs en 2013 ce qui a valu à son entraîneur Al-Zarouni d’être suspendu huit ans). Cette question de transparence n’a rien d’une simple construction intellectuelle, mais conditionne l’avenir des sports équestres aux jeux Olympiques. En effet, l’équitation est menacée à brève échéance (et plus particulièrement le dressage et le concours complet) dès les Jeux de 2020, en raison du coût de l’organisation et du risque qu’encourent les chevaux. Au vrai, le CIO reproche aussi le manque d’universalité de l’équitation (aux derniers Jeux, il n’y avait que 3 épreuves pour 220 compétiteurs – soit moins qu’il n’y a d’athlètes américains – , représentant 40 nations, au-dessous de la barre fatidique des 50). Que l’équitation soit l’une des disciplines historiques et des plus populaires n’est hélas pas déterminant, sachant que le nombre des disciplines aux Jeux est limité à 28.
Cette bataille pour les JO passe aussi par le développement des sports équestres dans les 58 fédérations qui n’organisent aucune compétition et par une meilleure image médiatique. Notamment un respect total de la santé des chevaux et une limitation de la “course à l’armement”, c’est-à-dire la course à l’argent. L’argent, bien qu’une nécessité (les sports équestres ont toujours coûté cher), ne doit jamais être un but, qui fausse la sélection des cavaliers et des chevaux. Pour exemple, le souhait de l’organisation du Global Champions Tour de créer une épreuve par équipes (où des sociétés achètent des cavaliers ou des cavaliers moins bien classés au niveau mondial achètent le droit de concourir dans des épreuves réservées aux meilleurs – le système des pay cards) ne donne pas des sports équestres l’image la plus saine. Ce sera donc l’un des défis du nouveau président. Mais en aura-t-il le pouvoir et la volonté ?