Pas de pied, pas de cheval
Le sabot est bien plus fragile qu’il n’y paraît. L’entretien de cette partie anatomique complexe passe par des soins adaptés et l’intervention régulière d’un maréchal-ferrant.
Pour le bien-être du cheval et pour optimiser ses performances quand il s’agit d’un animal de sport, le pied doit être soigneusement entretenu. Pansage, maréchalerie mais aussi conditions d’hébergement et alimentation sont des postes à surveiller pour garantir un pied en pleine santé.
Afin de bien comprendre l’importance de cette structure vivante, il est nécessaire de revenir sur quelques notions d’anatomie. Le pied du cheval est constitué de structures superficielles, correspondant au sabot, et d’éléments plus profonds. Le sabot est lui-même formé de deux parties : la boîte cornée (l’équivalent de l’épiderme) et la membrane kératogène (l’équivalent du derme). La boîte cornée est le revêtement externe du pied. Elle est ferme, peu déformable et composée de trois parties qui diffèrent par leur texture comme par leur situation : la paroi (aussi appelée muraille), la sole et la fourchette. La paroi, produite par le bourrelet coronal, s’allonge sans cesse en direction de son bord distal où elle subit l’usure au contact du sol. Elle est divisée en quatre parties : pince, mamelles, quartiers et talons. La croissance de la corne, appelée avalure, est de 1 à 2 centimètres par mois. On note parfois une pousse plus rapide de la corne des postérieurs par rapport aux antérieurs. De même, des pieds non ferrés peuvent pousser plus vite que des pieds ferrés.
UNE PAROI COMPOSÉE DE 600 LAMELLES
La membrane kératogène est elle-même composée de trois parties nettement distinctes par l’aspect, la topographie et le rôle : le bourrelet, le podophylle et le tissu velouté. La boîte cornée, kératinisée, est moulée sur la membrane kératogène qui la produit et à laquelle elle adhère solidement. La face interne de la paroi du sabot est couverte par 550 à 600 lamelles environ, minces et parallèles, qui forment le kéraphylle et sont engrenées aux lamelles du derme (podophylle ou corium parietis).
La corne de la paroi est dure et ne contient que 25 % d’eau. Elle est formée de trois couches très inégales : stratum externum, medium et internum. La boîte cornée des chevaux pousse de manière continue. La prolifération épidermique au niveau du bourrelet coronaire est indispensable pour le maintien d’une paroi normale car c’est elle qui permet la croissance de la paroi et le mouvement de celle-ci par rapport à la phalange distale...Lire la suite...