Reportage

La Feira de Golegã célèbre le pur-sang lusitanien

La Feira de Golegã célèbre le pur-sang lusitanien
A l'instar des cavaliers, les lusitaniens arborent une tenue de fête ©Zsuzsanna Wagenhoffer

Une semaine durant, lors de l'été de la Saint-Martin, la ville de Golega, au centre du Portugal, attire des dizaines de milliers de passionnés autour de la célébration du pur-sang lusitanien. Une manifestation unique au monde, vieille de quatre siècles.


En ce 1er novembre, la petite ville de Golegã, au coeur du Ribatejo, connaît une animation inhabituelle. De tout le pays et même de l’étranger affluent des dizaines de milliers de visiteurs, rassemblés, par-delà les différences de classes, de nationalités, de langues, par et dans une même passion : le pur-sang lusitanien. Si grande est la ferveur des “pèlerins” que le mot passion paraît faible. C’est un culte, dont Golegã est le haut lieu durant une dizaine de jours, et dont l’idole est un des plus anciens équidés d’Europe, un cheval que ses éleveurs, au fil des siècles, ont porté à l’apogée de ses qualités intrinsèques : la beauté, la noblesse, la générosité, la vaillance, la docilité, et la prédisposition au spectacle et à la parade.


 Tout au long de cette semaine, jusqu’au 11 novembre, jour de la fête de Saint-Martin, le pur-sang lusitanien fait montre, avec panache, de la versatilité de ses dons et de son brio dans presque toutes les disciplines équestres : le dressage, l’attelage, le saut d’obstacles, l’équitation de travail, l’endurance, le horseball et, bien sûr, la tauromachie et la parade. S’il fallait résumer d’un mot la première impression que fait naître cette manifestation unique en Europe qu’est la Feira de Golegã, ce serait peut-être celui-ci. Aux yeux du visiteur profane, la Feira est d’abord un spectacle baroque, dont la ville est la scène, et dont les acteurs sont les chevaux et les cavaliers, chacun rivalisant de beauté, d’élégance et de fierté dans une ostentation sans arrogance.


 Directeur de l’école d’équitation de Lezíria Grande, Luis Valença, aime à répéter l’aphorisme de son maître, Nuno Oliveira : « le cheval élève l’homme au-dessus de sa médiocrité naturelle et le soustrait à la vulgarité ». À Golegã, que le pur-sang lusitanien ennoblit son cavalier, qu’il ait constitué autour de lui une aristocratie équestre sans exclusive, est une évidence. Dès le matin du premier jour de la foire, la ville n’est accessible qu’aux chevaux, attelés ou montés, à condition qu’ils aient été dûment enregistrés, et aux piétons qui ont libre accès à la Feira. Voitures, camions, et vans sont parqués à l’extérieur de la petite cité de 6 500 habitants qui va accueillir durant les neuf jours de la foire le décuple de sa population, et plus de 3 000 chevaux, dont la plupart sont des étalons ...Lire la suite...